Conan et la fantasy dans la bande dessinée
 

Figure emblématique du genre littéraire de l'Heroic Fantasy, Conan le Cimmérien, né dans les années 1930, n'a pas été enterré avec le XXe siècle et il continue de s'imposer parmi les mythes du monde moderne. La bande dessinée et le cinéma l'ont fait connaître bien au-delà du cercle des amateurs de récits fantastiques. Chacun a pu se forger une image du barbare, parfois caricaturé et moqué, parfois idéalisé. Libre, individualiste, insouciant, féroce, les aspects du personnages sont aussis variés que ses différents emplois : voleur, aventurier, militaire, homme de main...

Différents courants idéologiques et philosophiques pourraient s'approprier le personnage pour des raisons diamétralement opposées.

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Avec Patrice Louinet qui a dirigé la republication et la nouvelle traduction de Howard aux éditions Bragelonne, entamée il y a une dizaine d'années, cette soirée permettra à chacun de se faire une idée plus juste de ce que fut Conan pour son créateur et à l'époque de son surgissement.

L'historien William Blanc, très féru de bandes dessinées (auteur récemment de Super-héros, une histoire politique, chez Libertalia) reviendra sur le personnage tel que le 9e art l'a modelé, sans oublier les illustrateurs incomparables qui ont donné corps à son univers, au premier plan desquels Margaret Brundage et Frank Frazetta.

Patrice Louinet co-dirigeant la toute nouvelle collection Conan chez Glénat, qui a pour but d'adapter les nouvelles initiales de Robert Erwin Howard, ne manquera pas de rebondir et d'apporter son éclairage sur l'intérêt des adaptations passées et présentes, à l'heure où Marvel annonce également une nouvelle série autour du héros, avec Jason Aaron et Esad Ribic aux commandes...

Que vous soyez barbare ou chien parfumé, homme ou femme, n'hésitez pas à venir débattre à Aaapoum Bapoum le vendredi 7 décembre 2018 à 18h autour du Cimmérien, de la fantasy et de la bande dessinée. Il y aura à boire et à grignoter et, promis, personne ne sera décapité. Naturellement il sera aussi possible d'acheter des livres, car c'est le rôle des librairies que de répondre à ce besoin compulsif de garnir des étagères.Les illustrations de la bannière sont des détails d'illustrations de (de gauche à droite et de bas en haut ) Frank Frazetta, Earl Norem, José Ladrönn et encore Frank Frazetta...

 
Fanzinaaapoum
 

Qui n'aime pas un bon petit fanzine délirant, imprimé correctement et qui respire la passion ? À Aaapoum, en tout cas, nous sommes sensible à ça. Il paraîtrait même qu'un de nos larrons s'adonne en secret à cette sulfureuse pratique. Nous n'avons toutefois pas de rayon dédié et, malheureusement, ne devrions pas pouvoir en proposer un jour.

Ça ne nous empêche pas de tomber parfois amoureux de petites productions personnelles, aux diffusions alternatives et à l'esprit Do It Yourself assumé.  En terme de finissions et de contenu, on s'approche quand même plus de l'artbook artisanal que du fanzine à proprement parler mais c'est déjà ça.

Ces temps-ci vous pourriez par exemple trouver dans nos rayons, délicatement inséré entre nos Maruo et les artbook bondage du Lézard Noir le deuxième opus de l'artbook érotique-gore Akasake dont nous avions déjà célébré l'arrivée en grande pompe lors de la parution du numéro 1.

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Retour de l'esthétique léchée d'Alexis Bacci qui, cette fois-ci, s'octroie le savoir-faire risographique des éditions Quintal. Une expertise qui lui permettra de s'amuser un peu sur la maquette, au point de se lâcher en adjoignant une jaquette à son album, et de tenter d'affiner ses choix colorimétriques. L'arrivée de Quintal dans l'équation permet aussi à l'auteur de multiplier les affiches tirées de son oeuvre.

Une partie de celles-ci habillent élégamment nos murs et y sont disponibles jusqu'à épuisement définitif (ce qui ne devrait pas prendre beaucoup de temps).

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Akasake #2 est, pour moitié, une oeuvre collective. Alexis s'entoure ici de sa clique, ce qui lui permet de chahuter un peu ses ambiances charnelles favorites. Quelques ajouts d'illustrations tirées d'une aventure précédente (Tengu diaries), complètent le tableau.  Le tout, bien entendu, est en vente par chez nous.

De nombreuses illustrations originales en provenance de cette croissante série d'artbook sont encore en vente sur le site de l'excellent Atelier Hauteville, il serait triste de manquer d'y jeter un coup d'oeil digital, à défaut d'un coup d'oeil sur place.  En sus d'avoir généralement fort bon gout, cet atelier-galerie est issu d'un projet intéressant;

je cite: "l’Atelier est un lieu hybride, à la fois laboratoire de création et lieu d’exposition. Des artistes y travaillent quotidiennement. L’Atelier Hauteville est également un lieu de partage ouvert à tous." La réclame conviviale y est loin d'être mensongère. Nous pouvons vous assurer que l'accueil y est effectivement infiniment chaleureux et que les chances sont grandes pour que vous tombiez sur des gens merveilleusement intéressants et d'une sympathie à toute épreuve.

Encore un peu dénudé mais orienté un poil différemment, Porcelaine surprend. Prenant la forme d’un catalogue divisé en collections et ponctué de courtes descriptions bigrement savoureuses, l’artbook expose un ensemble d’articles de lingerie fine… portés par des hommes. Sveltes, massifs, enrobés, musculeux, en jarretelles ou en crop top, il y en a pour tous les goûts et toutes les combinaisons.  Nous voila en présence d’un travail graphique très fin de la part de Diane Truc qui distille efficacement sa sensualité sans heurts à la fois dans la douce dilution des couleurs aquarellées et dans ses poses, ici lascives, ici joueuses, parfois candidement drôles, parfois alimentées d’assurance provocatrice. Les hommes s’y affirment avec sensibilité mais sans sensiblerie grace à un principe visuel fondateur: les mettre en situation.

Diane transforme le risque d’accoutrement en prise de position grace à une utilisation actée de ces éléments de lingerie, une inclusion dans la réalité qui renforce la plausibilité des usages fantasmée présentés. C’est son premier Artbook de ce genre, on en espère bien d’autres. Pour l’instant, il semblerait qu’Aaapoum soit la seule boutique dans laquelle on peut trouver Porcelaine, information dont nous tirons une certaine fierté.

Enfin, fi de la douceur, retour à la passion effrénée avec Une jolie fleur de Spé, publié chez Terrain vague, un éditeur discret, étonnant, aux choix visuels très affirmés et aux qualités de finitions effarantes.  Assez loin du street-art apposé sur papier qui constitue le cœur de la maison; l'artbook est sauvage, enchaînant et entrelaçant de nombreuses scénettes illustratives à chaque page. Petits strips aux messages abscons, jeux des corps et des décors, tout y est verge, vagin, sein, tout est en mouvement, en collision, en affrontement. Une jolie fleur, ouvrage numéroté et signé, rappelle furieusement un Jacovitti qui aurait pris du LSD en plus de sa dose habituelle de viagra.  L'objet se paye le luxe d'une couverture fabuleuse au téton réellement saillant (car embossé dans la couverture). On ne demande pas mieux.

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Fréhel de Johann G. Louis, éditions Nada

Nous avons un ami de la boutique qui en a après les biographies en bande dessinée. "Pouah ! dit-il, quand un auteur se lance dans une biographie, c'est qu'il n'a plus d'inspiration, c'est la fin, c'est une défaite !". Je ne saurais être aussi radical, mais il est vrai que le panorama de la bande dessinée a vu pas mal de ces édifices se construire ses dernières années. La plupart du temps il s'agit de commandes d'éditeurs visant à s'aligner sur des anniversaires de mort ou de naissance. Publier une bande dessinée sur une célébrité ça assure toujours un minimum de vente, ça intéresse les médias qui ne s'intéressent pas à la bédé mais qui vont justement s'extasier "oh dites donc ! Une bio de Trucmuche en BD, oh vraiment il fallait oser !". En plus, pour peu qu'on ait affaire a un personnage à résonance historique on est sûr de vendre quelques centaines d'exemplaires à des centres de documentation et à des bibliothèques, ces braves gens essayant d'extirper la jeunesse de ses écrans à coups de bandes dessinées pédagogiques toutes plus atroces les unes que les autres.

C'est vous dire si je regardais ce nouveau "roman graphique" avec méfiance. Il est vrai que ses jeunes éditeurs (Nada) s'étaient pour l'instant tenu à l'écart de l'argent facile, mais ce n'était pas suffisant pour me convaincre. Le sujet, certes, était pour moi attractif. Je ne connaissais pas grand chose à Fréhel, à part Tel qu'il est, qui est évidemment une excellente chanson. Mais tout de même le vieux Paname, les faubourgs, les Apaches, l'accent parigot, les caboulots, ça me plaît. Et bien le livre m'a séduit.

 
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Dès l'introduction on sent que l'auteur s'est investi. Il part d'une anecdote de 1948 révélatrice et savoureuse, qui va éclairer toute la suite d'une certaine tristesse due à la mise en perspective. Suit un premier chapitre qui raconte la petite enfance de la future chanteuse. En Bretagne. Sa mère qui travaille en région parisienne abandonne en effet l'enfant aux mains de la grand mère à la campagne, et ce pour trois bonnes années. Puis elle se décide à la récupérer et la ramène à Courbevoie, où elle va en fait la laisser se débrouiller. Dès lors la pauvre gosse va se faire son éducation toute seule dans les rues et elle devient la narratrice. Le récit va progresser chronologiquement mais par souvenirs racontés à différents interlocuteurs... Un enfant, un chat, une voisine.

Les décors ne sont pas insistants, mais bien présents et crédibles. Les costumes aussi sont bien étudiés en fonction des décennies qui passent (grosso-modo la première moitié du XXe siècle). Ici pas d'aberration anachroniques et pourtant — ouf— on est pas dans l'étalage de documentation photographique. Les trois années que Johann G. Louis a passé sur son sujet ont été digérées. "Pendant trois ans je pensais tout le temps à Fréhel, je mangeais avec elle, je me couchais avec elle et je me réveillais avec elle !" me racontait-il l'autre matin dans un café de Pigalle. Car l'auteur aime Paris, il aime s'y promener à pied et il a souhaité montrer dans ces pages d'où venait la ville, ce qu'elle était avant, bien avant l'embourgeoisement de tous ses quartiers.

Johann G. Louis a une fascination pour les stars déchues et les femmes au caractère bien trempé... Sunset Boulevard, Bette Davis, Joan Crawford, voilà une partie de son univers. Conjuguée avec son affection pour la capitale, il fallait bien qu'il tombe un jour sur Fréhel. Bien que dessinant depuis toujours il n'avait pas envisagé de faire de la BD. Jusqu'à présent il était plutôt orienté sur le cinéma... Voyez la bande annonce d'un de ses courts-métrages.

Il s'est donc mis tardivement à la bande dessinée avec un premier album au titre remarquable, Shelley - Après l'autruche, tournez à droite, chez le Pélimantin en 2015. "Faire de la bande dessinée me repose de tous ses efforts qu'il faut déployer pour porter un projet de film. Les éditeurs de BD que j'ai rencontrés sont beaucoup moins chiants que les producteurs de ciné. [Johann a eu de la chance !] On ne vous renvoie pas quinze fois votre scénario pour changer une ligne par là, une ligne par ci. Dans le ciné, à la fin, quand tu peux tourner, ce que tu filmes n'a plus rien à voir avec ton scénario !"

Sur près de 280 planches Johann G. Louis déroule donc la vie de celle qui restera comme une figure fondatrice de la chanson française. Passionnant personnage autodestructeur mais endurant : elle vécu presque 60 ans, malgré l'alcool et la drogue. Délaissant l'éther à la mode à Paris au début du XXe siècle, elle découvrit en effet assez tôt la cocaïne alors importée par les Argentins et y convertit son amant Maurice Chevalier.On apprécie la fluidité de la lecture, la légèreté des planches (dessinées au stylo feutre tubulaire 01 noir waterproof Micron Pigma made in Japan, note pour les amateurs, puis colorées à l'aquarelle). Les dialogues sont très soignés et certaines fulgurances irrésistibles ("J'ai mal au crâne, je reprendrais bien un verre !"). Johann G. Louis se montre à l'écrit le digne héritier de la gouaille parisienne dont il convoque le fantôme.

Je ne vais pas m'étendre davantage sur cette nouveauté, qui est donc disponible dans nos deux échoppes, car il faut laisser de la matière à la soirée qui va se tenir le Vendredi 12 octobre, sans doute à partir de 18h, dans la librairie de la rue Serpente. Il s'agit donc d'une rencontre-dédicace avec Johann G. Louis. Il viendra accompagné de la comédienne Delphine Grandsart et du musicien Matthieu Michard, qui enrichiront la soirée d'intermèdes musicaux parfaitement raccords avec le sujet (ces deux là vont bientôt reprendre leur spectacle sur Louise Weber dite La Goulue à l'Essaïon Théâtre en novembre).

Il y aura donc des artistes, au moins un bon livre, du vin, des bulles, mais pas de cocaïne. Ceux qui veulent lire le livre avant cette soirée peuvent l'acheter chez nous dès maintenant, qu'ils gardent juste leur ticket de caisse bien au chaud pour témoigner de leur fidèle soutien le jour de la dédicace. Tout Fréhel acheté ailleurs ne vous donnera pas droit à une dédicace. Un verre de vin tout de même, pour soutenir le bon goût.

Fréhel de Johann G. Louis, éditions Nada, 288 p. couleurs, avec une enrichissante postface de Olivier Bailly, 288 p. couleurs, 29,90 €. Imprimé en France chez Corlet. EAN 9791092457247   

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Dédicace - Francis est papa
 
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Francis se promène dans la campagne.Soudain, il se retrouve le samedi 16 juin à Aaapoum Bapoum (rue Serpente), de 14h à 16h en compagnie de ses deux auteurs Claire Bouilhac et Jake Raynal. La foule se presse en masse dans le but inavoué de trouver un cadeau à la fois peu onéreux, de grande qualité et facilement personnalisé pour la fête des pères du lendemain.

Les libraires sont débordés, c’est la folie! Francis a des flashbacks traumatiques mais tient bon. Lucien rappelle aimablement qu’il faut acheter un tome de Francis à la boutique pour ensuite obtenir une dédicace.Francis en profite pour coucher avec la femme de son meilleur ami Lucien. (VLAN)

Keigo Shinzo - Tokyo Alien Bros
 
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Après un léger détour par un petit festival ayant lieu chaque janvier, où la série est dans la sélection officielle, Keigo Shinzo profite de son passage en France pour venir dédicacer le tome 3 (qui sera alors fraîchement sorti) de Tokyo Alien Bros à Aaapoum Bapoum.

Le mardi 30 Janvier, de 18 à 19h30 (voir même un peu plus tard en fonction de l'affluence), le mangaka sera donc à la boutique de la rue Serpente pour marquer de sa patte vos albums. Si vous êtes sympa, il se pourrait même qu'il réponde à vos questions. Comme souvent, nous fonctionnerons sur un système de ticket limité, à retirer en boutique pour tout achat d’un tome de Tokyo Alien Bros. Keigo Shinzo ne passant officiellement qu'environ une heure et demi en notre compagnie, il n'y aura que 30 tickets. Ceux-ci seront mis à disposition dès notre réception des Tokyo Alien Bros T3. L'arrivée des albums et la mise en vente des tickets sera annoncée sur facebook, sur twitter et en amendement sur ce blog.

 
Noël en chantier
 
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Beaucoup de choses à dire tant l'année 2017 a été rythmée par les coups de cœurs et les sélections mûries avec attention.

Il nous serait bénéfique de revenir un peu sur le chemin parcouru lors de cette bien longue année mais le temps nous manque et il faut absolument que nous finissions de traiter ce petit lot d'underground américain pornographique compliqué des années 60 alors...

Voici un aperçu des titres que nous voudrions remettre en avant pour les fêtes, sous forme d'une liste concise mais néanmoins fournie qui mélange solde et neuf, récent et ancien, adulte et enfant, avant que nous ne prenions le temps d'étayer tout ça.

En voici les prémices:

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- Le Nao de Brown de Glyn Dillon chez Akileos, narre le travail intime d'une jeune femme assailli par des visions morbides. Se construire sentimentalement dans ce fatras mental de mort et de mutilation n'est pas une mince affaire. Un roman graphique qui fut sans précédent à sa sortie en 2012.

- Last American de John Wagner et Alan Grant est sorti cette année chez Delirium. Pourquoi lui alors que les Judge Dredd, ou le tout récent Tarzan de ce même éditeur valaient tout autant notre coup de cœur ? Il faut avouer que ça s'est joué de peu et que les titres sus-nommés restent dans un podium aux marches assez indéfinissables. Peut-être la surprise de la découverte, les graphismes tranchés, le jeu psychologique, le message anti-militariste, la beauté des couleurs... Peut-être que tout ceci a joué en sa faveur. Grosse pépite inconnue de 2000AD.

- Jurassik Reich de Félix Kerjean des éditions Super Loto, accompagné bien entendu de Paf & Hencule de Goupil Acnéique chez Même pas mal. Le lecteur attentif d'Aaapoum Bapoum saura pourquoi car nous avons proféré notre amour pour ces titres dans le précédent article. Réellement de merveilleux cadeaux à faire, du moment que vous connaissez un tant soit peu le destinataire.

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- IRL de Jen Wang est un petit one shot d'Akileos qui renverse délicatement les canons des histoires de jeux vidéos en les mâtinant de découverte de soi, d'émancipation, d'implication et de problèmes graves de société. Au style visuel agréable, IRL marque surtout par sa substance discrètement féministe. Un plaisir pour adolescent.e.

- Pogo de Walt Kelly mérite d'être épousseté. Ce doyen des strips américains, dans sa première édition intégrale gagne à la fois le rayon comics et une place définitive dans notre sélection Aaapoumienne. Voila ce que nous pouvons vous proposer pour le moment.

Viendront ensuite les titres suivants qui ont soit marqué éditorialement l'année 2017, soit marqué Aaapoum Bapoum par leur arrivée en rayon, aussi anachronique soit elle.

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- Fear Agent
- Akasake
- Courtney Crumrin
- Herakles
- Turf
- Ironwolf
- Todd le Géant
- Le temps est proche
- Je suis Shingo
- Crache trois fois
- La cantine de minuit
- Yokai
- Johnny Ryan
- la production Isan Manga

À très vite en boutique, pour qu'on vous raconte plus en détail pourquoi nous aimons tous ces titres.

 
Bienséance prohibée
 

Vous pensiez avoir atteint les abîmes de la transgression avec notre dédicace Johnny Ryan du mois dernier ? Bienvenue dans les abysses. Prenez place, n'oubliez pas de laisser vos conventions sociales étriquées au vestiaire et mettez-vous à l'aise, vous allez en prendre plein les zygomatiques.

Rappel des faits : DOUBLE DÉDICACE avec Félix Kerjean pour Jurassik Reich aux éditions Super Loto et Goupil Acnéique pour Paf & Hencule T1&2 aux éditions Même pas mal samedi 11 novembre, de 16h à 19h30.

Le coup de tatane de l'humour extrême dans la fourmilière guindée, l’annihilation méthodique de la convention sociale et du bon goût, le pinacle du grincement de dents de Familles de France. Quel meilleur jour que celui de l'armistice pour dédicacer des albums sur une débauche de nazis explosant des dinosaures ? Quelle meilleure ambiance que celle de la prise de conscience collective du harcèlement de rue pour se marrer sans retenue sur des blagues encore pires ?

Le monde actuel nécessite d'être envisagé avec un nombre considérable de pincettes et une prise de recul salutaire. Toutefois, il n'est pas interdit de lâcher du lest violemment de temps en temps. Célébrons à notre tour l'humour plus noir que noir.

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Pas de tickets numérotés pour cette fois. Vous achetez l'album incriminé (ou un autre album de l'éditeur si vous l'avez déjà), récupérez une jolie preuve d'achat artisanale digne d'un scrapbooker du Larzac et pof, le jour J, vous présentez le tout et repartez avec probablement les dédicaces les plus dégoûtantes qu'on aura jamais vu à Aaapoum Bapoum.

Petit résumé pour les quelques âmes en peine qui ne connaîtraient pas les albums sus-nommés.

L'oustsider, tout d'abord, se nomme Jurassik Reich. Comme son nom le laisse tout de même fortement supposer, il s'agira bien d'une inexplicable invasion nazie en pleine période préhistorique. Fidèles au cliché de l'infâme force démoniaque pleinement maléfique, ces Nazis s'en donnent à cœur joie et déciment du dinosaure dans une succession de vignettes s'enfonçant toujours un peu plus dans l'ignominieux. Viols de sauriens, crimes raciaux dans l’allégresse, explosions vicieuses, Hitler, tout y passe. Montrez cet album à vos grands-parents uniquement si vous cherchez à accélérer drastiquement votre obtention de leur héritage.

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Paf & Hencule, du haut de leurs deux albums et de leurs trois ans d'interdiction de vente, est une série qui fait déjà figure d'ancienne. Déjà bien connu d'un public à l'humour merveilleusement douteux, Paf (ou Hencule) vous enserrera de ses grands bras faméliques, s’érigeant en figure paternelle bienveillante puis vous fera faire le tapin en habits d'écolière, se pougnant vigoureusement caché derrière le coin de mur. Oui, Paf & Hencule est une série crado; drôlement crado; très très crado. Paf & Hencule reprend l'ambiance des blagues gênantes du grand oncle raciste à noël, le couple avec les multiples affaires sexuelles qui parsèment nos news, prend une grosse rasade de vodka frelaté et saute le pas du correct et du décent, transformant tout ça en un ignoble et hilarant brûlot, lieu de débauche du malpropre, du méprisable, du déshonorant, encore une fois, de l'infâme.  On se poile.

Vous pensiez qu'après Francis le blaireau farceur, Polar Extrême, Zonzo, Johnny Ryan touche le fond et maintenant Jurassik Reich on arrêterait de faire pire ?  Aaapoum est parti sur sa lancée, vous ne le stopperez plus.

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Histoire... de se poiler un peu
 
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Si vous aimez que l'esprit critique acerbe laisse tout de même la part belle à l'humour et que vous êtes pris d'une soudaine envie de revisiter le passé à l'aune de l'acidité de bons critiques consciencieux, voici vos trois indispensables:

Gus Bofa, illustrateur émérite de l'entre-deux guerres, avait un petit soucis. Le traumatisme de la grande guerre était tel que la période s'est automatiquement vue frappée du sceau du tabou. Comment faire pour critiquer, dénoncer, faire prendre conscience, éduquer quand on est un auteur soi-même traumatisé par le sujet et ressentant un besoin impérieux de l'aborder?

Et bien on triche et on contourne. On produit par exemples de grandes illustrations, prétendument sur la guerre de cent ans, dont le souvenir s'est déjà bien estompé. Mais nous ne sommes pas dupes et c'est avec gravité que nous déchiffrons les grandes scénettes de Bofa, volontairement cabotines, résolument dénonciatrices.

 
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Peur de vous lancer dans un traité d'histoire épais comme deux caisses à vin ? Celui-ci, bien que moins massif et moins inquiétant (les petits miquets, ça passe toujours mieux) n'en est pas moins riche, dense, fourni.

Allégés par un humour constant prompte à faire tourner en bourrique les multiples figures historiques abordées, les deux tomes de Petite Histoire du Monde Moderne de Larry Gonick dressent un panorama extrêmement vaste de nos idées historiques étonnées. Et oui, Christophe Colomb était un salopard incompétent qui n'est même pas à l'origine de ce qu'on lui attribue. Ça vous la coupe ?

 
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Tiens, ça tombe bien que cet ouvrage soit excellent, mâtinant d'un humour acerbe et critique les diverses infamies moyenâgeuses. La peste, les successions de guerres, de rois, de conquêtes, de défaites…

La potentielle progression de la spiritualité et l'art, aussi mais ceux-ci ne sont pas encore prêt à surpasser l'étrange attrait de la flétrissure humaine des âges soi-disant sombres. En un intense et grimaçant calendrier, Le temps est proche de Cristopher Hittinger prépare la renaissance en décortiquant année après année, le cadavre pourrissant de l'Europe.

Vous pourrez d'ailleurs en discuter joyeusement avec lui bientôt car l’auteur sera notre invité pour notre prochaine dédicace!

 
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C'est qu'il s'en passe des choses chez Aaapoum Bapoum en ce moment. En plus de nos deux rencontres-dédicaces à venir, voilà qu'arrivent aujourd'hui quelques nouveautés des plus alléchantes.

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A commencer par la fin de Tokyo Kaido de Minetarô Mochizuki, chez Le Lézard Noir, où l'on découvrira si les personnages surmonteront leurs problèmes mentaux ou si ces derniers auront raison d'eux.

Yaro Abe continue ses histoires de japonais complètement décalés de leur société dans sa Cantine de Minuit. Des personnages hors normes, des portraits attendrissants, le tout sur fond de nourriture japonaise. C'est excellent et ça donne faim.

Pour finir, The Last American de Wagner et McMahon chez Delirium, un post apo génialissime où un soldat est sorti du congélo pour découvrir son pays dévasté par une guerre nucléaire (fiction ou actu?). Une réflexion acerbe sur ce qui fait l'esprit, le cœur des États Unis, servie par le dessin anguleux d'un Mike McMahon au sommet de son art.

Bref, c'est une belle journée pour être un Aaapoumien.

 
C'est pas férié pour tout le monde !
 

Pendant que tout le monde se prélasse, fait le pont et reconstitue son équilibre psychologique, les aaapoumiens besognent dur dur dur. Car la passion de la BD ne se tarit jamais, dit-on. Ainsi, plutôt que de continuer laborieusement à rappeler au cas par cas nos modalités d'ouverture lors des sacro-saints jours fériés que nous bafouons, voici plutôt un aperçu générique des procédures engagées en cas de débauche nationale:

Aaapoum Bapoum ferme ses portes le 1er mai, le 25 décembre et le 1er janvier. Ce sont les seuls jours chômés officiels des deux boutiques.

-Bonjour, vous êtes ouvert jeudi prochain ?
-Sera-t-on le premier mai, le jour de noël ou celui du nouvel an ?
-Non
-Nous serons donc ouvert.

Aucune révolution lors de ces jours fériés ouvert si ce n'est que nous ouvrons généralement 1h plus tard et fermons 1h plus tôt. Le droit à la grasse matinée, notre petite récompense à nous. Les horaires de la boutique étant assez étranges, je vous les rappelle succinctement:

Aaapoum Bapoum dit la grande boutique au 14 rue serpente, 75006 Paris
Ouverture: Lun-Ma: 11h-21h - Me-Sa: 11h-22h15 - Dim: 14h-21h

Aaapoum Bapoum dit l’originelle rue Dante, 75005 Paris
Ouverture: Lun-Sam: 10h30-19h30

Voila. En attendant d’être remplacés par des robots de multinationales implacables, nous serons à votre disposition durant les jours de célébration nationale, sans une larme, sans un regret mais sans vraiment vouloir crouler sous les piles de BD non plus, svp.