SOLDES MANGAS
 

Pour ceux qui ne sont pas abonnés à notre lettre d'informations (formulaire ci-contre dans la colonne de droite) et pour ceux qui ne nous suivent pas sur facebook, il faut tout de même que je l'écrive ici : nous organisons de petites soldes, et principalement sur notre rayons mangas.

J'ai pour l'instant sélectionné près de deux cents volumes qui sont vendus à 2€ pièce à l'entrée du magasin de la rue Serpente. Il y a aussi des mangas grand format au moitié de notre prix habituel. Quelques exemples :

• Black Butler tome 1 : 2 €

• Death note tome 3 : 2 €

• Strain tome 2 : 3,50 €.

Donc si vous avez encore soif de lectures pas trop chères en sortant de la Japan Expo, ou en y allant, n'hésitez pas à faire un saut par le quartier latin, qui bien qu'envahi par les banques et les agences immobilières recèlent encore quelques lieux propice au divertissement et à la joie. Et si comme moi vous n'allez pas à la Japan Expo et bien vous aurez plus de temps pour rester un moment dans notre boutique presque fraîche et presque rangée.

 
ENTRACTE DE JUILLARD DÉDICACÉ
 

Waaah !!!!

Mais c'est la première édition d'Entracte de Juillard (est-ce qu'il a été réédité, d'ailleurs ?), ce gros pavé (436 pages, 1500 illustrations) édité par notre voisin Daniel Maghen en 2006. Un bel ouvrage qui plonge l'amateur d'illustrations, de bandes dessinée et du racé Juillard dans le ravissement.

En plus il y a une dédicace.

C'est juste bizarre, mais pourquoi est-ce que c'est Kara qui a fait le dessin ?À moins que ce ne soit soit Juillard qui s'amuse à faire du Kara faisant du Juillard?Vertigineux.

Quoiqu'il en soit, difficile de vendre cet insolite objet à moins de 150 €.

 
KABOOM 2 : BILAN DE SOIRÉE ET PREMIÈRE LECTURE
 

Cher Alexandre,

Je te plains, toi, le valeureux combattant tombé au champ d'honneur. Tu as sué sang, eau pétillante et sandwich indien sur l'organisation de cette soirée. Tu as écumé les forums et les sites de référencement pour que ce soit un succès... Et voilà la soirée est là, nous y sommes et toi, toi tu n'es pas là... Tu es alité, enfiévré, anéanti, terrassé par la maladie, enfermé dans ta chambre aux rideaux tirés.Heureusement que je suis là pour te raconter ce que tu manques.

Donc nous avons commencé par faire les courses. Le grand Stéphane Beaujean a lui-même porté deux sacs de nourriture et de boissons. Il a, comme à l'accoutumée acheté des bonbons, des tartelettes dans des sachets fraîcheur et des chips à la betterave. Benoît Maurer, éditeur et aventurier, a tenu à ce que nous achetions de la bière en fût, quand bien même nous n'avions aucune idée de son mode d'utilisation, car elle était déjà fraîche...

Sinon il n'y a pas de discours, chacun discute avec ses voisins. Anton se plaint qu'il n'y ait pas de discours, ni de présentation collective, je lui dit qu'avec Benoît et Stéphane c'est toujours comme ça.

Hervé me dit qu'il va bientôt déménager. Il a déjà fait 120 cartons de BD... On me vante les mérites de Stéphane Beaujean.

C'est vrai qu'il est pas mal ce numéro de Kaboom. Le premier était bien, mais celui-ci est supérieur. Je n'en ai lu que la moitié (65 p. sur 130 exactement), mais c'est assez roboratif sans être étouffant. C'est comme dans un bon restaurant : lorsqu'on arrive à la fin du plat on aimerait bien qu'il y ait eu une ou deux bouchées en plus sans qu'on ait vraiment encore faim, alors on attrape un morceau de pain et on sauce son assiette, en l'occurrence on relit l'article en imaginant le petit feuillet manquant. Cette légère frustration permet de garder l'esprit alerte alors que la complétude de la réalisation de nos désirs nous aurait laissé alourdis, avachis, le ventre plein et la tête vide.

S comme Stéphane

S comme Stéphane

On pourrait reprocher à Kaboom de ne pas être défricheur ou avant-gardiste, de se contenter de capitaliser sur des artistes déjà presque tous adoubés par Télérama. Certes, mais Kaboom est en fait la dernière conséquence d'un long processus de légitimation du neuvième art et de ses circuits de distribution. Désormais presque installé parmi les arts, la bande dessinée n'a plus besoin d'être défendue bec et griffes par une petite meute hérissée et paranoïaque s'abreuvant à la critique cinéma, déjà passée par là deux générations auparavant. Non Kaboom n'est pas un journal révolutionnaire, ni rebelle, ni avant-gardiste. C'est juste une revue qui permet de creuser un peu autour d'œuvres et d'auteurs importants dans le monde de la bande dessinée. Elle s'adresse aussi bien à l'érudit qu'au profane. On peut noter d'ailleurs une améloration dans la présentation pédagogique des sujets par rapport au premier numéro. Kaboom est là pour réconforter l'amateur de BD, lui souffler qu'il n'y a aucune honte à lire de la BD, que c'est une activité aussi honorable qu'aller faire un plein d'essence, de se rendre au cinéma ou s'échanger des recettes de cuisine. Car contrairement à ce que disait Stéphane Beaujean il y a quelques années la bande dessinée n'est pas un mode d'expression inférieur au cinéma. Kaboom dit aussi à celles et ceux qui ne lisent guère de BD et qui se tienne au bord : "Non la bande dessinée n'est pas un truc de spécialiste, ni un truc replié sur lui-même ; oui c'est un média qu'on peut appréhender directement, sans initiation compliquée". Sortir la critique BD de ses trois écueils (la masturbation, l'hermétisme et la gnangnantise) c'est déjà pas mal. Si le prix à payer est une certaine branchitude parisienne j'ai tendance à penser que ce n'est pas si grave.

Kaboom n°2, 130 pages, couleurs, 6,95 €, en vente chez votre marchand de journaux, ou chez Aaapoum Bapoum, que ce soit sur place ou par correspondance :Couverture Ken.Couverture Superman.

 
INFERNO DE MARCEL RUIJTERS
 

Aux éditions The Hoochie Coochie

Je n'ai que dix minutes pour vous dire que j'ai lu la dernière nouveauté arrivée sur nos tables. Il s'agit de Inferno de Marcel Ruijters, dont on a déjà pu croiser les œuvres dans les Turkey Comix ou aux éditions de l'an 2. Ce garçon semble obsédé par le Moyen-Âge et les nonnes. Il a naturellement lu la Divine Comédie de Dante et s'est dit qu'une de ses missions était de se l'approprier à travers une bande-dessinée de sa main. Les codes graphiques sont très au point, c'est beau, bien imprimé, drôle et agréable à lire. Je ne suis pas sûr que ce soit très profond mais c'est très distrayant. Je dois confesser qu'à 40 ans je n'ai toujours pas lu la Divine Comédie, aussi je manque de recul pour juger du travail opéré sur le matériel original. Reste que cette déambulation de Danta et Virgilia (oui c'est l'Enfer au féminin, les hommes ne méritant apparemment pas le statut d'êtres humains et leur âme trop grossière ne pouvant guère être châtiée avec raffinement) à travers les cercles infernaux m'a mis de bonne humeur.

Inferno de Ruijters

Inferno de Ruijters

Inferno de Marcel Ruijters, 20 €. ISBN : 9782916049359. Beau noir et blanc et très belle jaquette qui garde bien les traces de doigts. Pas de numérotation des pages comme d'hab' chez THC.

 
DÉDICACE DE KOREN SHADMI
 

Abaddon, où la déconvenue brutale d'un jeune homme qui, venu emménager dans une superbe colocation,  s'y retrouve finalement emmuré sans raison apparente.

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L'auteur de ce titre sera présent à la librairie Lundi 27 mai à partir de 18h30 pour vous dédicacer cet objet intriguant des pages duquel souffle un vent ouaté de folie et de mystère. Un ouvrage remarquable tant par le détail des tics graphiques, le choix des cadrages et du damier que par un scénario dodelinant entre cauchemars rêvés, violents, destructeurs et cauchemar aliénant, vécu sous nos yeux par le personnage principal.

Et puisque le résumé officiel transmis par la toute nouvelle maison d'édition içi même est très accrocheur, le voici:

Un jeune homme élégant vient visiter une chambre à louer dans un appartement immense et classieux. La chambre est libre, l'affaire est vite conclue avec les autres locataires. Mais le nouvel arrivé découvre bien vite qu'il ne peut plus sortir... pas davantage que les autres occupants. La porte par laquelle il est entré semble condamnée, comme le sont les fenêtres, et toute autre issue.

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Ainsi commence "Abaddon", roman graphique de Koren Shadmi, jeune New-Yorkais d'origine israélienne, un cauchemar polymorphe, où l'auteur, dans un graphisme très personnel et fascinant, alterne le quotidien emmuré des cinq protagonistes et les cauchemars du héros, hanté par des images de guerre.

Est-il victime d'une machination infernale, ou bien en proie à la folie ? Quel est le lien entre ses récurrentes visions guerrières et sanglantes et ses quatre très étranges colocataires, dont aucun ne semble vouloir regagner le monde extérieur ?

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SÉRIES COMPLÈTES MANGA, LE FILON CACHÉ.
 

Comme les arpenteurs les plus assidus de notre boutique de la rue Serpente ont pu le constater, les structures d'exposition de livre au sein d'Aaapoum Bapoum sont mouvantes ces temps ci. Nous les rabotons, nous les modifions et je l'espère, nous les améliorons.

Est progressivement remonté à nos oreilles au fil de ces métamorphoses le fait que nous croulions sous les packs de manga, ce qui asphyxiait notre rayon.   Le coeur lourd et la main pesante, nous avons dû nous résigner (du moins j'ai dû me résigner) à remiser une partie de nos séries complètes dans un endroit qui vous est désormais physiquement inaccessible.

Cet exil forcé se transforme aujourd'hui en tout autre chose: une offre exclusive. En effet, toutes les séries présentées plus bas ne sont plus mises en vente dans la boutique. La seule façon de vous en prévaloir est de commenter cet article, de nous envoyer un mail ou de nous la réserver sur Facebook.

A moins que cela ne soit précisé, toutes les séries listées ci dessous sont des séries ou collections complètes. La liste sera expressément modifiée à chaque changement de stock. Vous remarquerez que l'ordre adopté est alphabétique et que nombre de ces séries sont dorénavant épuisées!

A girls, 3T, 15€Bloody kiss, 2T, 10€Booking Life, 2T, 10€Ceux qui ont des ailes, 6T, 12€ (abimés)Chassés croisés, 2T, 28€Complex, 7T, 30€Croque Pockle, 3T 10€Di-gi charat, 4t, 14€Douze mois, 2T, 8€Emerging, 2T, 12€E's, 6T, 30€ en coursEscadrille des nuages, 4T, 20€Eternity, 5T, 15eFleur du sommeil, 2T, 8€Gente, 4T (le one shot ristorante paradisio est inclu), 25€Girlfriend, 5T, 25€Gonta, 5T, 15€Go west! 4T, 14€Guardian dog, 4T, 20€Jumbor Angzenbang, 2T, 10€Kamichama karin chu, 7T, 30€Kasane, 2T, 19€Kieli, 2T, 8€Last Quarter, 3T, 11€Légende de Raoh, 5T, 25€ venduMetamo kiss, 3T, 15€Mint na bokura, 6T, 30€Mitsuko Attitude, 5T, 25€ incomplet.Nora, 10T, 45€ (inclu la saison 2, surebrec)Nude fruits, 3T, 15€Nouvel Angyo onshi, 17T, 75€Opéra de Pekin, 3T, 15€Paradise Kiss, 5T, 35€Pretear, 4T, 14€RH+, 4T, 20€Samuraï rising, 4T, 13€Sanctum, 5T, 30€Someday's dreamers, 2T, 8€Soul drop, 3, 15€T'abuses Ikkô!, 7T, 30€Tokkô, 3T, 15€Umizaru, 12T, 40€Yonen Buzz, 4T, 12€Yuma, 2T, 10€

EDIT: Tout a été progressivement réintégré en rayon (ou vendu). En tout cas, la réserve secrète n'existe plus pour l'instant.

 
2 NOUVEAUTÉS HOOCHIE COOCHIE
 

Aujourd'hui nous avons deux nouveautés à vous proposer : les dernières productions audacieuses des éditions The Hoocchie Coochie.

• Dans Hapax, prolégomènes à une bande dessinée de droite, L.L. de Mars modèle la très organique matière de son encre dans une guerre contre un plagiaire. Une proclamation de la realité de la recherche artistique qui se distinguerait de la répétition et de l'imitation qui se cache derrière le masque de l'artisanat. Le plagiaire existe-t-il ou n'est-il qu'un prétexte à l'expression de ce refus du compromis ? Je suis bien incapable de le dire. Il est sûr qu'on ne pourra reprocher à L.L. de Mars de se complaire dans des recettes répertoriées pour s'attacher l'affection du public le plus large possible. Présenté sous la forme d'un dialogue avec la mort cet essai est très stimulant pour les amateurs de dessin. Son refus de la finition et sa volonté de montrer le moment même de la création sont assez roboratives. On notera l'omniprésence des mains, qui, il faut bien le dire, sont les objets qu'un dessinateur voit le plus dans sa vie. La qualité d'impression est à louer. Je n'ai pas compris le sous-titre.

Hapax, prolégomènes à une bande dessinée de droite de L.L de Mars, un nombre de pages inconnu, comme souvent chez Hoochie Coochie, un papier un peu brillant pour une impression en couleurs, même des pages noir et blanc si je ne me trompe, couverture souple et texturée, 20 €.

• L'autre nouveauté, Séquences, n'en est qu'à moitié une. Il s'agit d'une anthologie de Robert Varlez... qui publia quelques planches dans des revues littéraires dans les années 70. Partant de photographies de Muybridge il semble les déclinés en séquences visuelles rythmées pas totalement dépourvues d'éléments narratifs. Ne l'ayant pas encore lu je ne saurais m'aventurer plus loin dans sa description. Celà fait tout de même très arts plastiques et j'écris cela sans y placer de connotations péjoratives. On est aux frontières de la bande dessinée, mais il n'est pas interdit de se promener sur les bordures.

Séquences de Robert Varlez, nombre de pages inconnu, évidemment, noir et blanc, broché, 15 €.

 
FRITZ THE CAT DE R. CRUMB, éditions Cornélius
 

D'après mes informations (ou plutôt mes souvenirs vagues car j'ai la flemme de revérifier) c'est donc aujourd'hui que nous avons le droit de mettre en vente la toute nouvelle édition française de Fritz the Cat de Robert Crumb. Il s'agit donc de la troisième édition par chez nous et c'est la plus complète. La première fut publiée par Actuel en 1972 et la deuxième en 1995 par Anthracite. Nous avons encore quelques exemplaires de 1972, ce qui peut vous permettre de comparer. L'édition Actuel est très contemporaine des personnages et très en phase avec une certaine image de l'underground. Ce n'était pas un chef d'œuvre d'impression et la traduction fut par moment un peu expédiée... Il lui manque de plus la dernière histoire, mais il faut bien dire qu'elle devait alors être à peine sèche. Cette édition a tout de même le mérite d'avoir quarante ans d'avance.

Revenons à la nouvelle édition. Elle est nettement plus confortable à la lecture et les éditions Cornélius ont tâché, autant que possible, de retrouver les planches originales... C'est-à-dire qu'elles n'en ont pas trouvé beaucoup. Toutefois le résultat, même en l'absence d'originaux, est nettement plus fin que dans le Actuel (ce n'est certes pas difficile). Je ne peux pas comparer avec l'Anthracite (annoncé comme un volume 1 mais jamais suivi d'un 2) car je ne l'ai pas sous la main. Le Cornélius est aussi exhaustif que possible et présente les histoires dans l'ordre chronologique de création, ce qui permet d'avoir une vision assez nette de l'évolution du personnage.

Fritz est ainsi l'histoire d'un naufrage. Le type est certes au départ assez antipathique, mais il possède, au-delà de son égoïsme un certain panache et une certaine verve dont on pouvoit espérer quelques éclosions. S'il est principalement animé par l'assouvissement de ses pulsions charnelles et s'il est parfaitement autocentré, il met dans ce programme un raffinement, qui, si on ne pouvait en attendre des dévoiements à la Des Esseintes, pouvait se développer –convenablement arrosé– en un honnête sous-Kerouac de comptoir : "Comment veux-tu que je pleure mon amour perdu, si je me défonce à l'herbe ?", déclare-t-il indigné à son ami Fuzz. Son premier forfait social d'importance, l'incendie de son immeuble, ne manque pas de rappeler le légendaire acte fondateur de l'art contemporain : l'incendie de Rome par Néron.

Las, au fil des pages la vacuité de ses aspirations s'amplifie. Ses sens s'émoussent au fur et à mesure de la répétition de ses excès. Envisagés comme stimulants, les drogues deviennent l'objectif. La fatigue et la saturation envahissent tout. L'invraisemblable succès et la célébrité dont Fritz finit par jouir par un mystérieux tour du destin, ne lui seront d'aucune aide. Au contraire, le vedettariat, en accélérant le processus et en lui fournissant filles faciles et drogues à un rythme plus élévé, le conduira à la chute. Brutale et sans autre envergure que celle de son évidence.

• Fritz the Cat de Robert Crumb, 128 p. N&B, couverture couleur avec rabats, 22,50 €.EAN : 9782360810529

PS : Si vous n'habitez pas tout près de la fontaine Saint-Michel, mais que vous voulez quand même nous faire plaisir, vous pouvez acheter ce Crumb auprès de notre boutique en ligne.

 
CONAN LE BARBARE T.1 DE BRIAN WOOD
 

La Reine de la Côte Noire

Ainsi voila la traduction de la nouvelle série Conan de chez Dark Horse. Pour ce nouveau numéro 1, après Kurt Busiek, c'est Brian Wood (auteur de Northlanders et de DMZ) qui à la lourde responsabilité d'animer les nouvelles nouvelles aventures du barbare nordique.Il n'y a pas trop à se plaindre. La première moitié est un peu molassonne (comme dans le premier Northlanders d'ailleurs), c'est peut-être un peu trop plein de récitatifs au détriment d'un découpage qu'on aurait pu attendre plus dynamique, mais globalement ça se lit bien. Le début de l'histoire est très fidèle à la nouvelle éponyme de Robert E. Howard  (1934). Ensuite, forcément ça diverge. Le personnage féminin de Bêlit, sanguinaire pirate à la peau d'albâtre, qui sera la compagne de Conan dans ses aventures maritimes, avait déjà été surdimensionné par Roy Thomas et John Buscema. En effet, ses potentialités narratives et la perspective de placer le cimmérien en couple sont une tentation trop forte pour un scénariste. Or dans l'œuvre howardienne Bêlit ne fait qu'une courte apparition, précisément dans Queen of the Black Coast, qui fait une trentaine de pages, et ceux qui l'ont lu savent pourquoi on ne la revoit pas par la suite.Brian Wood invente donc une péripétie urbaine dans la capitale portuaire du royaume d'Argos. Bêlit et Conan ont un plan pour s'enrichir, parfaitement débile pour quiconque a fait des études, mais bon c'est des brutes après tout et tout ça finit dans une sauvage destruction incendiaire.

La première partie est dessinée par Becky Cloonan. Elle réussit assez bien les scènes intimes et évoque parfaitement bien l'attrait fascinant et inquiétant que la Reine des pirates peut exercer sur le jeune mâle cimmérien. en revanche le découpage de ses scènes d'action est assez faiblard. Sa double page est assez vaine et la péripétie de la descente d'escalier avec un cheval est totalement contournée. James Harren qui prend la suite parvient lui à exprimer le potentiel du décor de la cité orientalisante de Messantia. Son combat de gladiateur est assez efficace mais on lui reprochera grandement de ne pas avoir exploité le handicap du héros. En effet, Conan est sensé avoir les jambes entravé par une chaîne, ce qui devrait gêner ses mouvements... Or, là, rien, aucun problème : le barbare court, saute, écarte les jambes au maximum. On croirait presque Van Damme. Un peu de sérieux dans le divertissement ne fait pourtant pas de mal.

Conan le Barbare T.1 : La reine de la Côte Noire de Brian Wood, Becky Cloonan et James Harren, Panini comics, 2013, 140 pages, couleurs, 14€ neuf. Pas encore vu chez Aaapoum Bapoum, bien que nos rayons Conan soient toujours assez fournis.

 
NOUVELLE CARTE DE VISITE
 

Merci Matthias Lehmann

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Après l'excellent Nikola Witko, c'est Matthias Lehmann qui a bien voulu enluminer notre nouvelle carte de visite.

Le résultat est parfait.

Du moins pour le recto. Le verso, en effet, à la suite de ce qui doit bien être une erreur de notre ami éditeur-imprimeur n'est pas du tout celui qui Matthias nous avait dessiné mais bien un vieux plan que j'avais fait pour la carte de 2007...

Nos adresses de courriels n'y sont plus totalement d'actualité.

Enfin, la perfection est sans doute satanique, aussi réjouissons-nous en compagnie du dévoreur de livres.