Poésie du samedi
 

Bienveillance versifiée

Un de nos voisins, lecteur occasionnel de ce blog,  est un homme charmant, un peu fantasque et très chatouilleux sur certains sujets, notamment l'enseignement supérieur. Plusieurs fois par semaine il nous offre ses poésies. Ses inspirations sont parfois surprenantes, outre Valérie Pécresse on y croise souvent  des carabins constipés, des  réverbères  magnifiques et des cantinières girondes ou acariâtres. Inlassable arpenteur de la proximité il s'est enfin décidé à chanter les connivences du neuvième art et de la rue Dante. Le résultat est reproduit ci-contre, veinards amis lecteurs.

Avant-hier il semblait décidé à élaborer un texte dont le sujet serait "Stéphane et Vladimir". Tout un programme. Merci Jean.

 
Farandole de mangas et manhwas à 2€ !
 

Presque indécent

Conséquence de la flambée du pétrole ? De la surproduction bédéïque ? De la hausse des loyers ? Les causes sont floues mais les faits sont là : 25 séries d'origine extrême-orientale ont débarqué chez nous  au tarif extrêmement avantageux de 2€ le tome.

Ainsi les plus rétifs et les moins fortunés pourront, par exemple, enfin découvrir la fameuse série Umizaru l'ange des mers, gros succès nippon (complète en 12 tomes) pour la somme risible de 24€. Et oui 12 fois 2€ pour plus de 2500 planches d'aventures alliant sauvetages en mer et lutte contre la piraterie.

La liste détaillée des séries de cette promotion sera envoyée aux abonnés de l'aaaniouze (dite "newsletter d'aaapoum bapoum" par les amis de Shakespeare et de Garth Ennis) d'ici la fin de la semaine.

 
L'art de la BD : Heath + Fernandez + Matena, éditions Campus
 

Un recueil cosmopolite

Après un mois de silence, dû pour ma part à un visionnage intensif de The Wire, nous revoilà pour exhumer des vieilleries.

En 1982 les éditions Campus entamèrent la publication d'une revue modestement intitulée "L'art de la B.D.". Son principe était à chaque numéro de proposer en 66 pages une sélection de nouvelles d'un auteur. Le tout dans un noir et blanc fort correctement imprimé. Il n'y eu que 4 numéros. Les trois premiers furent regroupés dans une reliure. Sont ainsi rassemblés trois auteurs d'horizons forts différents.

Russ Heath, Fernando Fernandez et Dick Matena.

Le premier est étasunien, le deuxième est un espagnol qui a travaillé en Argentine et le dernier, bien connu de nos lecteurs pour son hommage à Astérix, appartient à la catégorie des Hollandais inclassables.

Ces trois artistes parcourent chacun une veine différente  du dessin réaliste. Heath privilégie l'outrance des attitudes et des expressions et ses ombres usent pleinement de leur fonction d'accentuation.

Fernando Fernandez, dont l'adaptation de Dracula est assez appréciée des amateurs d'épanchement chromatique, s'adonne lui totalement à son inclinaison pour la luxuriance décorative. Le maniérisme de ses planches  et de ses volutes graphiques n'entame pas la force de son dessin. Un calviniste de l'œil pourrait certes lui reprocher une certaine futilité et une volonté démonstrative immodeste... 

Ce serait oublier que l'hidalgo semble prendre un grand plaisir sur ses planches et que sa jubilation est communicative. S'il enlumine ses propres histoires là où Heath se met au service des textes d'autrui (Archie Goodwin, Bruce Jones...) les deux hommes arpentent le même genre : l'historiette fantastique moraliste et édifiante. Mais Heath a volontiers recours à l'humour quand Fernandez teinte tout d'une nostalgie désespérée. Même cette curieuse histoire d'un homme dont l'âme pue (littéralement) ne prête jamais à sourire, alors qu'on imagine ce qu'elle aurait pu donner entre les mains d'un Larcenet ou d'un Edika...

Dick Matena, le troisième embarqué de ce recueil, creuse lui un sillon moins identifiable. Ses inspirations disparates peuvent l'amener aussi bien à des histoires de science-fiction absurde ou cynique, qu'à une transposition futuriste du roman noir, ou à des espaces confinés, emplis d'un tension sexuelle malsaine et de pantins théâtraux. Ses planches expriment une distance froide qui est accentuée par un dessin qui semble chercher à polir la moindre de ses aspérités, à ramener objets et êtres vivants à l'état de galets. Il faut noter au passage que si le vivant et le minéral semblent être traité de la même façon par Matena, le règne végétal est le parent pauvre de son œuvre, réduit dans ses rares occurrences à ses formes périphériques que sont les champignons et les cactus. Dans l'ouvrage qui nous importe ici il y a même une histoire ou la végétation (résumée en ombres chinoises et tentacules) est clairement identifiée comme l'ennemi : "Ce sont des plantes carnivores ! Elles gardent les restes pour plus tard !" (dans Intermède 1).

Cette reliure, dont une belle pile nous est échue, est vendue chez nous pour la somme modique de 3€. Trois euros pour 198 pages de belle BD en noir et blanc ça mérite de passer outre la laideur de la couverture et du logo, non ? De plus la largeur de cet ouvrage n'excède pas 1,5 cm... c'est-à-dire qu'il prend la même place que, par exemple, la moitié de l'œuvre d'Aurelia Aurita.

 
Planning dédicace
 

Parfois il ne se passe rien, et puis il y a les autres fois.

Deux dédicaces sur deux semaines, messieurs dames,  rien de moins. Nous accueillons tout d’abord Kent, pour L’Homme de Mars, Samedi 17 mai à partir de 19h. Pour ceux, échaudés par l’annulation de dernière minute de la fois précédente, rassurez-vous. Cette fois-ci, Kent ne vient pas en train, mais à pied et en métro, puisqu’il aura dormi la veille non loin de la librairie.

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Ensuite, Vendredi 23 mai, à partir de 19 heures, nous accueillerons les éditions Cornélius pour le lancement du premier livre d’Eric Veillé, Le Sens de la vie et ses frères.

Si je vais attendre quelques jours avant de vous en parler, sachez d’ors et déjà qu’en bon petit Freud du pauvre que je suis, j’ai décelé dans son dessin, composé de minuscules et abondants petits traits, le comportement du monomaniaque minutieux.

À chaque page, Eric Veillé fait une proposition surréaliste ou symbolique et la laisse évoluer (dégénérer ?) en roue libre jusqu’à la conclusion. Un exemple que j'aime beaucoup : S'il met des sels dans son bain à la première case, c'est que, six cases plus loin, il rate un entretien d'embauche à cause des perles de jojoba qui sont coincées dans son cul. Evidemment, les strips ne montrent pas tous ce niveau de raffinement (c'est même plutôt le contraire mais mon goût personnel m'aura fait choisir un extrait peut-être pas assez représentatif).

Certains sont poétiques, d'autres inquiétants. En résumé, ça m'a fait l’effet d’un show comique de Jerry Seinfeld et Larry David qui serait parasité par l’univers de Roland Topor et Pierre La Police. C’est drôle, angoissant, et sacrémentfort en dessin.

 
De la route de l'Ouest aux paquebots vers l'Orient
 

Encore un peu d'archéologie

Hier, nous avons achevé de changer le contenu de la vitrine rue Serpente. Le côté Crumb a juste été agrémenté d'un Mister Natural des éditions du Fromage, 1978, du meilleur effet au milieu des Cornélius.Pour le reste : une partie "Kent" (et oui car il revient le 17 mai à 19h et cette fois-ci il ne viendra pas en train), une partie que je peux sans être contesté qualifier de "gothique" et pour finir un segment "western".

Avant de l'intégrer dans la vitrine, j'ouvre distraitement un La route de L'Ouest, éditions Mon Journal. Quatre petites photos en tombent.

Trois des photos ont le dos orné d'une écriture penchée. Deux sont signées "Georges " et adressées à "Betty Chérie". L'une des deux est datée "Sept 1950".

La troisième est sobrement légendée "L'arrivée de l'ATHOS II dans le port de Saïgon le 19 mai 1951". C'est la seule qui ne montre pas le jeune homme qu'on voit sur les trois autres. Vraisemblablement Georges sous l'uniforme pendant la guerre d'Indochine, écrivant à sa fiancée et lui envoyant de petites photos prises par les copains. Georges attendant du courrier de la métropole sur le port de Saïgon. Georges regardant avec espoir l'arrivée de l'Athos II, navire de la flotte des Messageries Maritimes (comme nous l'apprend le site de Philippe Ramona), porteur de nouvelles fraîches, de renforts, de ravitaillement...

Divertissant métier que le nôtre. Ainsi, de petites gouttes d'histoire de France nous tombent dessus sans prévenir. C'est parfois drôle, parfois triste, parfois émouvant... Et on dirait que ce n'est jamais par hasard.

 
Dernière minute : L'homme de Mars est retardé
 

Voilà ce que c'est de supprimer des emplois de techniciens à la SNCF

Bon c'était la petite surprise de la soirée, Kent devait être à 18h rue Serpente pour dédicacer son livre, bavarder, sortir sa guitare... Mais il est actuellement bloqué dans un train du côté de Saint-Pierre-Des-Corps (ainsi soit-il !).

Cependant, la messe n'est pas dite et il nous affirme au téléphone qu'il s'efforcera de passer tout de même ! La SNCF lui ayant annoncé un délai de 2 heures pour changer une locomotive...

On peut raisonnablement penser qu'il sera là vers 22h...

Alors les plus courageux peuvent venir, on ne fermera sans doute pas à 23h comme à l'accoutumé ! Ceux qui veulent à tout prix une dédicace mais qui ne peuvent attendre aussi longtemps n'ont qu'à venir acheter leur livre et nous le laisser avec leur nom, cela fera des devoirs de vacances à l'artiste...

 
C'est possible
 

Enfant, vous rêviez d'être un super héros. Mais vos parents rabaissaient constamment vos ambitions en arguant que cela était "impossible". Et bien libérez-vous de ces années de frustration en attrapant le combiné de téléphone pour les prévenir de se brancher fissa sur notre blog (payez leur une connexion internet et quelques cours d'anglais par la même occasion). Être super héros, c'est possible, avec des pouvoirs, et le reste.


Ici, vous découvrirez, en anglais malheureusement, que l'armure d'Iron man, telle qu'elle sera présentée dans le film qui sort mercredi, existe déjà ou presque. Tout  est expliqué et cautionné par un chercheur de l'université scientifique du Minnesota - c'est pas de la blague.


Et dans la vidéo ci-contre que je vous laisse découvrir (édifiant), de bons petits adolescents américains comme on les aime viennent ni plus ni moins de se fabriquer un appareil leur permettant de jouer à incarner Piro, le mutant rebelle de la série X-men.

 
L'exposition des planches de l'homme de mars, de kent
 
DSCN3502Mise en ligne par aaapoum

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Mise en ligne par aaapoum

L'exposition est visible depuis déjà plusieurs jours. Pour vous allécher, voici quelques détails des planches originales que Vlad a pris en photo avant de partir en vacances en Espagne.

Comme je lui avais promis de les mettre en ligne avant son retour, et qu'il rentre demain, je me presse de les bloguer ce matin.

Cliquez sur l'image pour arriver sur notre galerie d'image. Une dizaine vous y attendent, et j'essaierai d'en rajouter moi même ce soir.

 
La fin d'un metier
 

On est foutu, libraires. Devenez plombier, l'eau ne se numérise pas.

A chaque fois que j'évoque la fin du livre, les gens me rient au nez.

Pas tous, mais une grande majorité n'y croit guère. Pourtant, c'est inéluctable. Et ce n'est pas la mauvaise qualité de fabrication des ouvrages modernes qui fera regretter cette préhistorique ère de l'objet en papier.

Libraires de neuf, fuyez, donc, car vous n'avez plus d'avenir. Dix, allez quinze ans, au plus, de sursis vous sont accordés.

Seuls, peut-être, les spécialistes de vieux papier comme nous ont encore une chance, car ils œuvrent sur une autre frange de lecteur, celle qui vit le moment de la lecture comme un acte sacré et privilégié.

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Mais même dans ce cas, j'ai des doutes. Voici donc sur la droite le Digtizing Line DL-3000. Présenté il y a peu, ce scanner est le plus rapide du monde et va être capable de numériser 3000 pages par heure.

Pour ceux que cela intéresse, les prix sont ici.