Au plus proche du prolétariat
 

Contre vents et marées

BD 2€

Mise en ligne par aaapoum

L'immeuble du ciné à côté (MK2 Hautefeuille) est en réfection... Les échafaudages sont montés, le chantier va durer des plombes... On est vernis ! Comme l'entrepreneur a du trouver que c'était pas suffisant, il a fait installer la cabine de chiottes des ouvriers... juste devant notre entrée.

Nous avons pensé malin de tirer profit de cette situation en apposant sur la cabane un panneau "BD 2€" avec une flèche indiquant notre échoppe... Histoire d'être mieux vus depuis le Boulmich.

Conséquence inattendue : des touristes hagards tournent autour des chiottes avec une pièce de 2€ en cherchant la fente...

Vous n'avez pas fini de rigoler chez Aaapoum bapoum !

 
Les jaunes se ressemblent tous…
 

Et leurs bandes dessinées aussi.

Par Stéphane

Aujourd’hui, je peste. Et méchamment.En surfant ce matin, je tombe sur la critique de Femmes de réconfort. Je suis un poil agacé comme à chaque fois queje vois un ouvrage coréen classé dans le rayon de la bande dessinée japonaise.Mais bon, le livre m’avait intéressé et par curiosité, je me décide à lire ce qu’enpense mon confrère. Je ne dépasserai pas le sixième mot. Je suis arrêté, outrépar la définition donnée à Manwha… (manga coréen).

Je suis non seulement outré parcette définition typique du mépris –inconscient- de l’occidental moyen noyédans son héritage colonial, mais plus encore parce que cette chronique estsignée de Didier Pasamonik, un homme relativement, et même logiquement vu son terrain de prédilection, sensible aux problèmes d’identitéculturelle. Comment un homme qui dédie la plupart de son temps critique à lareconnaissance de la culture juive dans le neuvième art, quelqu’un qui nouspondrait un papier sanglant sur son site si un crétin venait à classer FaridBoudjellal parmi les auteurs juifs, peut à son tour manquer d'autant d’intérêt, oumême de considération, pour d’autres cultures ?

Le « manga coréen », concrètement,ça n’existe pas, bien que l’on puisse deviner trois approches possibles pour comprendrela logique qui sous-tend cette -tentative de- définition.

1) la dialectique : Ca pourraitdire, si l’on se réfère aux définitions officielles, une bande dessinéejaponaise écrite en Corée. Ce qui est bien évidemment faux, et même vulgairedans ce cas précis, puisque Femmes de Réconfortest le témoignage de Coréennes prostituées par les japonais durant la guerre. Plusmauvais timing pour un tel amalgame ne saurait être choisi.

2) la colonialiste : engros, les jaunes… vous connaissez le reste

3) La complaisante : leslecteurs de bande dessinée, ils sont sympathiques bien qu'un peu cons. Il faut les aider un peu car rien n'est moins sûr qu’ils sachent où placer la Corée sur un planisphère.

Alors, Didier, pourquoi mangaCoréen… ? Un certain mal à se défaire du charme discret des vieux BuckDanny ou tout simplement la conscience d’un affaissement du niveau intellectueldu bédéphage moyenne classe ?

Et pourquoi pas bande dessinée coréenne ? Personnellement je ne dis jamais que je vais voir un movies Hollywoodien, ni même un le dernier 映画 de Kurosawa.Il ne me viendrait jamais à l’esprit de dire que je vais lire un Shishosetsu de Tanizaki de même que je n’évoquepas l’œuvre d’Hemingway en terme de novel.L’’import systématique des vocables étrangers est une bêtise propre et uniquementpropre à la bande dessinée, qu’on se le dise, et qu'on arrête

 
Spam dans ton genou
 

La vie est aussi une succession de petites contrariétés

C'est agaçant. Cela fait deux de nos lettres d'informations ("aaaniouzes" pour les intimes) qui ne parviennent pas à nos abonnés ayant une adresse Hotmail. Nous sommes désolés pour vous, chers aaapoumiens, vous n'avez ainsi pu profiter de nos promotions et informations pendant un bon mois. C'est sordide, mais c'est la faute à je ne sais qui (sans doute n'est-ce d'ailleurs qu'une machine !) chez Hotmail qui a décrété que nos belles lettres étaient assimilables à du Spam ! Dingue ! Alors que personne n'a été forcé, et que tout le monde s'est inscrit dans la joie !

Bref on tente de résoudre le problème. Que les hotmailleux acceptent nos excuses pour une situation qui n'est pas encore de notre ressort technologique. En attendant ils peuvent toujours nous donner une autre adresse.

Au fait, que ceux qui ne sont pas encore inscrits à notre balbutiant mais déjà sympathique organe d'informations commerciales et distrayantes n'hésitent pas à franchir le pas, c'est sans danger et nous ne vendons aucune des adresses de nos clients à un quelconque concurrent ou service secret. La procédure  à suivre - simplissime - est inscrite dans la petite fenêtre en haut à droite...

 
Nouvelles cartes de visite.
 

Celles de American Psycho, à coté, c’était de la gnognote.

Elles sont arrivées, les nouvelles cartes de visite de la multinationale AAAPOUM BAPOUM corporate©. Et attention, elles ont bénéficié des compétences des meilleurs, que cela soit dans le domaine de la conception graphique que celui de la fabrication. Au design, nous avons recruté un ancien communiste révolutionnaire encore imprégné par l’imaginaire désuet de cette douce utopie du siècle dernier. Il faut reconnaître qu’il a parfaitement su adapter ses anciens penchants au modernisme éclairant et si particulier de l’ultracapitalisme de la vente de livre d’occasion.

A la fabrication, deux fines pointures. L’un est imprimeur de qualité, chose de plus en plus rare. L’autre est un savant foldingo obsédé par le verni, l’encre et la fibre végétale réduite en pâte. A eux deux, il ont réussi à concevoir une nouvelle matière amplifiant l'effet de contraste et faisant chuter le niveau le noir à son plus bas et meilleur niveau. Pour ce faire, il ont allié deux substances auparavant incompatibles et nul n’en doute, le secret de fabrication doit être gardé. Néanmoins, nous serons fiers de vous faire profiter des bienfaits de la modernité dans le domaine de beau papier, chose dont nous sommes, vous en conviendrez, en partie devenus des experts,  en vous offrant un exemplaire de ce petit bristol enluminé  de nos armoiries.

PS: Avec cette carte, c'en est fini des plans dessinés à lamain sur morceaux de papier déchiquetés. Ne manque plus qu'un buzzer auniveau de la porte qui ânonnerait "si vous avez besoin d'aide, n'hésitezpas" à chaque entrée, et nous pourrions enfin jouir des premières librairies sanspersonnel et totalement automatisées. L’accueil dans nos échoppes pourrait enfin atteindre cette qualité et cette chaleur qui font la réputation desbornes de vente des cinémas UGC.

 
We are such stuff as dreams are made of...
 

Par  Stéphane

Je ne sais pas pour vous, mais j’aimebeaucoup les citations. J’en ai une petite collection de préférées, souvent d’auteursde littérature, souvent d’images poétiques. Parmi celles que j’affectionne leplus, il en est une de Shakespeare, tirée de La tempête :

Je tiens énormément à ce morceau de texte pour deux bonnes raisons :

1) Je le trouve très beau,

2) Je me dis souvent que c’est en grande partie grâce à lui que j’ai décroché le Bac. En effet, je l'ai utilisé dans ma dissertation de philosophie, mon plus gros coéf. (5) et de loin ma meilleure note à l’exception de celle en sport.

J’ai fini avec 10,3 de moyenne, c’est dire l’importance de ce devoir. Pour les curieux le sujet était autour de la notion d’illusion, j’ai eu 12,  je l’ai cité en conclusion et en anglais, ça faisait classe. Depuis, je l’utilise parfois dans mes articles, et à chaque fois que je l’entends, je suis ému.

Franck Le Gall semble partager avec moi une immense passion pour Shakespeare, et beaucoup de tendresse pour ces mots précis. C’est sûrement pour cela qu’il les cite lors de la conclusion, belle et dramatique, du premier cycle de Théodore Poussin (une des trois plus belles œuvres de bande dessinée sur le voyage, l’initiation avec l’Homme de Java et Julien Boisvert). Une série comme il en excite peu, vraiment, avec de l’aventure, des pirates, de la poésie, de la tendresse, et plein de références amoureuses à Kipling, Baudelaire et Shakespeare.

Je la compte parmi mes œuvres fétiches. Or, depuis trois semaines, nous en avons une série complète au magasin : 12 volumes pour 60 euros,soit 5 euros la pièce. Elle n’est toujours pas partie, presque un camouflet pour le libraire que je suis. Nous verrons donc si la magie d’Internet et mon petit laïus nostalgique sauront y changer quelque chose. Car ça me déprime un peu de la voir sur l'étagère sans jamais susciter l'intérêt des clients.

 
Ces filles sont vraiment perdues
 

Pas toucher aux mythes

Mauvaise nouvelle. Dans l’après-midi d’hier, l’information est tombée, Lost Girl D’Alan Moore ne sortira pas en France. Non car l’espoir d’un succès commercial était de toutes les manières très faible, ni car le coût dantesque de fabrication décourage l’éditeur (c’est un coffret luxueux). Ce qui nous vaut l'annulation est une interdiction sous le motif d’incitation à la pédophilie. Guy Delcourt encourrait alors jusqu’à cinq ans de prison, ce qui, pour un livre onéreux et qui ne se vendra pas, serait quand même très cher payé.

Cette nouvelle est d’autant plus désastreuse qu’elle vient enrichir la longue liste des annonces d’indisponibilité des œuvres de l’artiste. 2007 aura été l’année des retraits de commercialisation successifs:

-Chez Delcourt, de V pour Vendetta et Batman Souriez suite aux pertes des droits

- Aux Editions U.S.A de La Ligue des gentlemen extraordinaires et de Jack B. Quick suite au départ en retraite de l’éditeur.

Heureusement que Watchmen ressort à 65 euros en prix de vente public minimum… Aouch !!! Mais qui a mal aux fesses.

 
Blood and Busts
 

More amazing adventures !

En effectuant des recherches pour le post d'hier, je suis tombé au détour d'une fenêtre sur le site d'un collectionneur d'affiches de cinema. D'affiches anglaises plus précisément.

Il en a beaucoup, depuis la fin des années quarante jusqu'aux années 80.  Pour tout amateur d'images fortes et surranées, la visite s'impose, d'autant plus que le site est fort clair et bien agencé, malgré des vignettes trop petites. Ces perles de la culture populaire sont classées en 8 catégories (dont une pour les films de la Hammer), de quoi satisfaire les exigences les plus variées...

www.britposters.com

Comme il a été vraiment trop dur de choisir une seule affiche pour illustrer cette notule, je vous ai ajouté une surprise de bon goût dans le lien ci-dessous...

 
Rascals in Paradise de Jim Silke
 

Palme d'or du kitsch

Au sein de la jungle profonde, des femmes dénudées offertes en sacrifices à des dieux impies... Le rythme hypnotique et angoissant des tam-tams de peuplades sauvages... Des aventuriers blancs à la chemise entrouverte et à la moustache vaillante... Des temples moussus au fond de clairières oubliées... Des ports exotiques  emplis de mercenaires avinés et de danseuses langoureuses.

Sommes-nous dans un roman du début du siècle passé comme ceux que pouvait écrire Edgar Rice Burroughs ? Non, nous sommes dans un comic-book publié entre 1994 et 1995.

Si Rascals in Paradise exhale un tel parfum désuet c'est qu'il a été fait par un vieux monsieur dont les rêves de BD et de récits d'aventures n'avaient pas bougé depuis un demi-siècle.

Jim Silke fut directeur artistique chez Capitol Records dans les années 50, photographe de stars et de pins-up dans les années 60, assistant de Sam Peckinpah dans les années 70 et scénariste de navets filmiques dans les années 80 (Les Barbarians, Sahara avec Lambert Wilson et Brooke Shields). Toute sa vie il remit à plus tard son grand oeuvre en BD... Un projet mûri avec soin, un rêve de fan dont le seul but est de ravir son auteur.

Dans les pages chatoyantes de Rascals In Paradise éclate avec vaillance toute une idéologie ringarde et machiste célébrant avec nostalgie une époque déclarée comme "plus simple et plus belle" par ses défenseurs. Parfaitement crétin, ce comic-book ravira les amateurs de pin-ups des années cinquante. En effet si les séquences d'actions sont épouvantablement mal menées, si les dialogues sont ridicules...

" - tout est si étrange sur cette planète ! Tout est si sauvage, si sensuel... ça me donne envie de faire des choses...

- ça,  ça  n'est pas la  planète,  mon chou,  c'est moi  !"

...certaines planches, celles qui assument le mieux leurs influences (l'art nouveau et les revues de charme), sont très réussies.

Certains pourraient, en défense de l'oeuvre,  arguer du second degré. Effectivement, si on ne peut être tout à fait sûr que ce fameux vernis ludique soit intentionnel de la part de l'auteur, il n'est aucun moyen pour le lecteur de s'empêcher de le projeter. Une bédé qui se lit comme on regarde un film dans une soirée pizzas en somme.

Rascals In Paradise, Dark Horse France, 5€ chez Aaapoum.

 
Objet trouvé
 

Friperie

En début de semaine quelqu'un a oublié rue Dante une chemise Ralf Lauren de taille L et d'une couleur oscillant entre le gris-vert et le gris-bleu...

 Comme Vlad préfère le noir et que Stéphane ne porte que des T-shirt de catcheur, l'oublieux est invité à venir recupérer son bien.

 
Aux armes !
 

Nouvelle catégorie néo-marxiste

Notre cher collègue Stéphane, le Tarantino de la rue Dante, se révèle sous son jour le plus prolétaro-chavezien, en qualifiant Tony Stark (le milliardaire marchand d'armes inventeur d'Iron Man dans l'univers Marvel) de "pourriture aristocrate capitaliste"  dans son commentaire de la bande-annonce du film Iron Man sur le site de Première.